L’ailier gauche du Chambéry Savoie Handball est aujourd’hui une pièce maîtresse du club savoyard. Formé d’abord dans l’Ain à Meximieux puis à Ambérieu, Queido Traoré a ensuite rejoint le Pôle Espoir de Lyon et le club de Villeurbanne pour faire ses premières armes au haut niveau. Puis en 2012, il rentre au centre de formation de Chambéry puis dans l’équipe Pro en 2015. Ce joueur très complet, rapide sur les montées de balles s’avère aussi un défenseur très efficace. Queido a aussi défendu les couleurs tricolores avec l’équipe de France junior et le titre de champion du monde en prime en 2015. Mais en plus d’être handballeur professionnel, ce jeune papa d’un petit garçon de 3 ans assure ses arrières en suivant le cursus e-learning au Cesni. Nous avons rencontré celui dont le talent sur le terrain n’a d’égal que sa simplicité et son humilité.
Queido, pourquoi avoir choisi cette formation e-learning au Cesni ? Quels sont tes projets professionnels après ta carrière de joueur pro?
« J’ai choisi cette formation en e-learning car c’est celle qui correspondait le mieux avec mon activité sportive très chronophage. Je suis actuellement en 3ème année de Bachelor Responsable Développement de Clientèle option Marketing et Développement Commercial. Elle est plus ou moins en adéquation avec mes futurs projets professionnels, mais je n’ai pas encore d’idées très définies sur ce que je souhaiterais faire après ma carrière de joueur pro. Les atouts de cette formation sont de pouvoir poursuivre des études à son propre rythme. Nous avons deux ou trois matières par mois à travailler en priorité, sanctionnées d’un examen final en présentiel. Cela permet de rester concentré sur l’essentiel avec des objectifs précis, et sans avoir à se soucier du programme scolaire dans sa globalité. J’ai connu cette formation grâce au club qui me l’a présenté lors de mon arrivée à Chambéry au centre de formation. J’avais dans un premier temps validé mon DUT Techniques de Commercialisation avant de faire une pause pour mieux profiter de l’arrivé de mon fils il y a 3 ans. »
Comment gères-tu cette formation avec ton activité de joueur de handball professionnel en tant normal ?
« Je consacre forcément beaucoup de temps au handball, ce qui engendre une fatigue très significative. Je ne travaille pas forcément mes cours tous les soirs, mais j’essaie toujours de me réserver quelques créneaux hebdomadaires plus conséquents pour apprendre et réviser, afin de me dégager davantage de temps sur les journées plus chargées sportivement. Pour le moment, ma priorité reste le handball, et je préfère optimiser ma récupération en intégrant un temps de sieste et un coucher tôt le soir, le tout sans négliger pour autant le travail scolaire à fournir. Lors des déplacements, j’optimise le temps en révisant dès que je peux. »
Comment répartis-tu ton temps d’entraînement et ton temps d’étude hebdomadaire ?
« Je m’entraîne entre 1h30 et 3h par jour. Pour ce qui est du temps scolaire, cela reste très variable selon les périodes et je gère le rythme au fil de la saison, selon les obligations et l’organisation du moment. Il y a cependant des impératifs avec le calendrier des examens où la présence est obligatoire. Mais sur une année scolaire, il y a généralement 3 ou 4 dates données pour passer nos examens, des facilités qui offrent toujours des solutions même si le calendrier est parfois chargé. Nous jouons en Championnat généralement le mercredi ou le jeudi soir, temps fort de la semaine sur lequel je dois être à 100%. En parallèle, il faut aussi intégrer les matchs de Coupe. »
Comment se déroule cette période de confinement pour toi ? Comment as-tu adapté ta pratique sportive ?
« Samir, notre préparateur physique, nous a donné un programme pour cette période très particulière, une bonne base à laquelle on peut se référer pour pouvoir s’entretenir à la maison. Après cela, libre à nous de faire de nouveaux exercices. J’essaie de m’entretenir comme je peux à domicile avec ce que je possède, mais j’avoue ne pas suivre forcément à la lettre le programme du coach. Parfois, je suis des vidéos sur internet, ça change un peu des routines et c’est plutôt cool. Mais aujourd’hui, j’avoue que ça commence à faire très long. »
Cela doit te laisser plus de temps libre pour étudier ?
« Tout à fait, j’ai carrément plus de temps pour travailler mes cours. J’ai réussi à rattraper tout mon retard. J’ai eu plusieurs profs au téléphone, et pour dire vrai, je n’avais jamais suivi autant de visio-cours que cette année. Depuis le confinement, je me donne à fond sur les cours en étant très motivé. Je m’efforce de ne pas relâcher pour ne pas tomber dans une routine quotidienne car c’est dans la dernière ligne droite avant la diplomation. »
Le handballeur Queido Traoré

Et en dehors du sport, à quelles autres passions te livres-tu pendant ce confinement ?
« En dehors de l’entraînement et de mon fils, j’ai pu me découvrir d’autres passions. J’adore manger, et j’ai ainsi passé beaucoup de temps à cuisiner, ce qui, en temps normal ne me serait jamais arrivé. J’adore la musique également, et j’ai passé mal de temps sur Netflix à regarder des séries. Tout cela aide beaucoup à faire passer ces longues journées. »
Jeune père de famille, cela a aussi dû bouleverser ton quotidien. Quels sont les gros changements d’organisation que tu as du mettre en place ?
« Mon fils vient d’avoir trois ans. Au début, cela engendre une bonne fatigue supplémentaire avec des lacunes de sommeil et avec le hand c’était vraiment la course. Maintenant, tout est plus facile sur un plan organisationnel. Il grandit et devient de plus en plus automne sur certaines choses. Je ne suis plus obligé de rester collé à lui si j’ai d’autres préoccupations, d’autres choses à faire. »
Comment anticipes-tu l’après confinement ? La reprise des entraînements est-elle déjà envisagée ?
« J’attends d’abord de pouvoir sortir et après je verrai sur le moment. Je reste inquiet car la situation n’est toujours pas résolue et la reprise à une vie normale risque d’être encore très longue. Je sais que le club planche actuellement sur la reprise et les informations officielles sur le déconfinement ne devraient pas tardées. »
Depuis le titre de Coupe de France 2019, il y a eu des moments difficiles sportivement pour le club. Aujourd’hui tu fais parti des leaders. Te sens-tu investi dans cette mission de remobilisation des forces vives ?
« Oui je me sens investi, tout comme mes partenaires. C’est ensemble que l’on se sort des moments des difficiles que l’on a vécus. Maintenant que la saison est stoppée, l’objectif de l’année 2020/2021 sera très claire je pense, à savoir vite retrouver une place Européenne. »
.
Et à plus long terme, comment envisages-tu l’avenir ?
« J’ai encore deux ans de contrat avec Chambéry. J’ai donc encore un peu de temps pour penser à la suite, et pour dire vrai tout peut se passer. Pour le reste, je n’ai aucune idée très précise sur d’éventuels projets après ma carrière de handballeur professionnel. »