Johann Baujard vient d’abord du ski de fond, un sport qu’il a pratiqué de longues années sur le circuit national. Souvent les baskets au pied dans le cadre de sa préparation, c’est vers le trail qu’il s’est tourné pour effectuer une reconversion plus que payante. Rencontre avec cet étudiant en 3ème année Bachelor au CESNI, en E-learning option CPSS (commercialisation des produits et services sportifs).
Johann comment es-tu venu au trail ?
« J’ai toujours eu des facilités sur les courses à pied l’été lors des séances d’entraînement entre skieurs. Ainsi à la fin de mes années Junior j’ai eu envie de me tester sur la scène nationale en course en montagne pour voir ce que je valais parmi les meilleurs coureurs de mon âge. Le test a été concluant puisque je me suis sélectionné en équipe de France junior de course de montagne. Une belle expérience qui m’a donné le virus du trail et l’histoire a débuté. Depuis, j’ai arrêté le ski de fond en compétition, le trail est devenu mon sport de référence. »
Quel est ton palmarès sportif dans cette nouvelle discipline de prédilection ?
« En 2018, membre de l’équipe de France junior de course de montagne, j’ai terminé 8ème aux Europe, 12ème aux Mondiaux et 3ème en équipe. Je suis également champion de France junior de KV. J’ai terminé 12ème de la finale de Coupe du monde de skyrunning à Limone en 2018 et 3ème espoir. Malheureusement la saison 2019 fut une saison blanche car j’ai été blessé au genou de mai à octobre. Une saison difficile pendant laquelle je n’ai fait aucun résultat. »
En tant que traileur, comment occupes-tu ton hiver ?
« Je fais essentiellement du ski alpinisme l’hiver et je m’entraîne assez peu en course à pied sur cette période. J’ai besoin de couper avec la course mais de conserver une bonne activité ski dans mon emploi du temps hivernal. Je cours aussi sur les compétitions nationales et les grandes courses en ski alpinisme (Championnat de France, Pierra Menta). J’ai eu un peu plus de réussite cette année puisque je me suis récemment sélectionné en équipe de France en décrochant le podium espoir aux France. J’aurai donc l’honneur de porter la tenue tricolore de ski sur les Coupes du monde cet hiver. »

Quels seront tes objectifs principaux pour la saison de trail 2020 ?
« J’ai coché certaines étapes de la Coupe du monde de Skyrunning et des Golden Trail Séries.
J’ai complètement changé de fonctionnement à la suite de cette saison compliquée et je repars avec un nouvel encadrement. J’évolue désormais dans le Team Matryx, avec comme objectif de prendre du plaisir, de progresser, le tout sans brûler d’étapes et d’éviter les blessures. Si tout va bien, j’espère concrétiser de belles places en coupe du monde de skyrunning. Mais à la suite d’une saison blanche, il est toujours difficile de se situer précisément. Donc pour l’instant je ne m’emballe pas. La seconde partie de l’hiver sera consacrée au ski alpinisme avec comme objectif de faire de belles places en coupe du monde. Evidemment ce sont mes débuts sur le circuit international, il m’est assez difficile de me situer. Je donnerai le meilleur de moi-même et le but sera d’engranger le maximum d’expérience. »
Pourquoi avoir choisi le CESNI ?
« Le CESNI permet de me libérer du temps pour mon entrainement et mes compétitions. La densité est chaque année plus élevée sur la scène internationale et si on veut faire les choses bien il faut s’armer de patience. J’avais envie de m’entraîner plus sérieusement sans être contraint quotidiennement par une formation présentielle. La flexibilité qu’offre le CESNI est la formule idéale pour moi. Aussi, je cherchais à diversifier mes connaissances à la suite de mon DUT en sciences de l’ingénieur, et le cursus commerce/marketing de ma formation CPSS au CESNI correspond pleinement à ce que je voulais faire. Je trouve intéressant d’allier ces deux pôles de compétences pour un même profil. Ils sont certes très différents mais ils sont interdépendants. Il me paraissait important de concilier les problématiques de chaque domaine pour travailler en entreprise. »
Comment t’entraînes-tu de manière générale ?
« Je m’entraîne majoritairement le matin pour bénéficier des bonnes conditions de ski, et l’après-midi je travaille mes cours et tous les à-côtés du sport. C’est un rythme que j’aime et qui me convient vraiment bien. Le week-end est généralement consacré aux compétitions mais si je suis disponible, j’en profite pour allonger les sorties en montagne et pour travailler à l’ESF en tant que moniteur de ski. »
Quel est ton projet professionnel ?
« A court terme, mon premier projet est sportif car je souhaite profiter de la force de l’âge pour m’entraîner et faire ce qui me passionne le plus c’est à dire le sport de haut niveau. À plus long terme, je me projette bien au sein d’une entreprise de l’industrie du sport outdoor, dans la partie conception ou un secteur plus polyvalent autour du développement des produits. L’idéal serait d’allier mes années de pratique intensive et mes études au service de beaux projets dans ce domaine. Mais tout n’est pas encore bien défini, je me laisse le temps de mûrir mon projet et j’ai encore quelques belles années de sport pour y réfléchir. »
Quelles sont tes autres passions en dehors du trail ?
« En dehors du trail, j’aime le ski. Et en dehors du ski, tout ce qui touche au sport de haut niveau et aux facteurs de la performance. C’est extrêmement large, mais tout m’intéresse énormément dans ces domaines. Je suis attiré par la plupart des sports mais plus spécifiquement les sports outdoor. Sinon de manière générale, je suis très sensible à la protection de l’environnement, un secteur dans lequel j’ai envie d’oeuvrer pour sa préservation. En courant et en skiant, nous sommes témoins quotidiennement des changements en montagne et de l’impact de l’homme sur la planète. Ces changements sont flagrants et évidents, c’est vraiment un sujet qui me touche. C’est ma seconde principale préoccupation et un domaine qui me passionne. Il m’est aujourd’hui difficile d’avoir un rôle concret pour cette cause, mais c’est un projet qui me tient à cœur à moyen terme. »