Après des années de tennis, le jeune niçois Clément Champoussin s’est reconverti au cyclisme. Autant à l’aise en vtt qu’en route c’est grâce à cette polyvalence qu’il a pu intégrer le CCF et par la même le Cesni. Entretien avec espérons-le un futur champion de la grande boucle.
Peux-tu revenir sur ton parcours sportif – comment es-tu venu au vélo ?
« Je suis venu au vélo vers l’âge de 12 ans. Après avoir arrêté le tennis, mes parents m’ont inscrit au club de VTT de Blausasc, petite commune située au-dessus de Nice. J’ai eu la chance d’avoir un moniteur qui m’a donné envie de faire du vélo avec une formation de base très complète (cross-country, descente et trial avec le même vélo). Mon parcours en compétition a commencé principalement en 1ère année cadet. J’étais axé sur le VTT cross-country. Mais en parallèle, en dehors de mes principaux objectifs de VTT, je gardais le contact avec la route. Je m’entrainais au pôle espoir à Don Bosco de Nice. L’association des deux était compliquée. J’ai ainsi décidé en 2ème année junior de dégager du temps pour la route et d’axer mes objectifs VTT exclusivement sur les grosses échéances nationales et internationales avec mon sponsor Look et l’équipe de France. Dans mon esprit, le VTT a toujours été pour moi un tremplin afin de mieux appréhender la route dans le futur. Cette association route/VTT m’a permis de réaliser mon souhait d’intégrer le CCF en 2016. »
Quel bilan tires-tu de ta saison 2018 ?
« Mon début de saison a été compliqué traînant une tendinite en tout début d’année et qui m’a handicapé dans toute la préparation programmée. J’ai eu du mal à trouver le bon rythme lors des premières courses sur des profils plus adaptés aux rouleurs. Je suis revenu pratiquement à mon niveau à l’occasion de Liège Bastogne Liège. J’avais de bonnes sensations et j’étais dans le bon coup. Mais j’ai rencontré des problèmes techniques à 50 km de l’arrivée. Puis à partir de la ronde de l’Isard, j’ai commencé à monter en puissance et en particulier sur des courses plus montagneuses. Dans la foulée, J’ai confirmé ma bonne forme au Tour du Pays de Savoie et lors du tour du Beaujolais. Ma sélection en équipe de France pour une participation sur le Tour de l’avenir fut un levier motivationnel. J’étais bien préparé physiquement car je venais d’enchainer 3 week-ends de 4 jours de compétitions en Bretagne. J’ai maintenu mon niveau de forme d’une manière optimale jusqu’au Mondiaux d’où mes résultats (12° au Championnat du Monde Espoir le 28 septembre). »
Quel est ton projet professionnel (après le vélo) et pourquoi avoir choisi le CESNI ?
« Quoiqu’il arrive après mon bac ES, je souhaitais continuer mes études et faire un DUT. Lors des trois années de lycée, j’étais à Don Bosco « sport étude » avec le même concept de partage entre l’école et le sport. Puis le CESNI correspondait totalement à ce que je recherchais pour poursuivre ma passion du cyclisme. L’école est sensible et à l’écoute des coureurs cyclistes et des difficultés que nous pouvons rencontrées, tout particulièrement lors de la période de concentration des courses. C’est la raison pour laquelle ce système fonctionne bien. La filière commerciale n’était pas forcément mon souhait principal. Mais après trois années, je me suis rendu compte que cette voie était un avantage dans le milieu du cyclisme. Il est important que je finalise mon cursus scolaire avec l’obtention de mon Bachelor pour assurer mon avenir, avec ou sans le vélo. En parallèle, mon principal objectif reste de décrocher un contrat professionnel en fin de saison 2019 chez AG2R la Mondiale. »
Quelle organisation as-tu mis en place ?
« J’essaie d’être le plus présent possible et de bien suivre pendant les cours en semaine. Je travaille les soirs de semaine du mardi au jeudi, car avec les courses les week-ends et la fatigue engendrée, cela est difficile de travailler lors du retour des compétitions le dimanche. »
Quelles difficultés rencontres-tu ?
« La période la plus compliquée se situe vers avril-mai-juin avec l’enchainement des courses sur plusieurs jours. »
Comment t’entraines-tu ?
« Je m’entraine en moyenne 4 jours dans la semaine en dehors des compétitions. D’une manière générale, j’ai deux grosses périodes d’entrainement : en début de saison et pendant la période de compétitions. En début de saison, soit novembre et décembre, j’intègre de la musculation ou plutôt du renforcement musculaire, un incontournable dans notre préparation au CCF. Nous associons aussi du VTT avant de débuter la route en début d’année. A partir de janvier et jusqu’aux premières compétitions, la préparation devient plus axée sur du foncier avec des stages. Et à partir de début la saison démarre réellement. On est alors davantage dans une gestion de la semaine, entre la récupération active et le maintien du niveau pour rester compétitif. Je dois aussi trouver le bon compromis entre les cours et l’entrainement, généralement je vais à l’école le matin et le suis sur le vélo l’après-midi. J’essaye d’avoir une soirée détente dans la semaine pour changer un peu mes habitudes. »
Quels seront tes objectifs sportifs cette saison ?
« Je souhaite confirmer ma saison 2018 et être plus performant sur l’ensemble de la saison. Avant tout, je souhaiterais remporter ou être sur le podium des grosses échéances. Egalement faire partie de la composition des coureurs avec l’équipe de France afin de participer au championnat d’Europe et au Championnat du Monde, ainsi qu’au tour de l’avenir. Enfin, je souhaite remporter une ou plusieurs courses Elites et un tour (course à étapes sur plusieurs jours). »
Et à plus long terme quelle carrière aimerais-tu suivre ?
« Bien entendu la finalité suprême reste de passer professionnel mais aussi de poursuivre ma carrière dans le marketing sportif. »
Quel cycliste pro t’inspire t’il le plus ?
« Alberto Contador pour son style grimpeur et son profil d’attaquant. »
Quels sont tes points forts et tes points faibles ?
« Le terrain où je me sens le plus à l’aise et le plus performant reste la montagne avec l’ascension de longs cols et des pourcentages élevés. Cependant, j’ai nettement progressé sur le plat, les portions vallonnées et surtout sur les longues distances. Mon axe d’amélioration reste le sprint. En 2018, j’ai souvent fini 2ème ou 3ème sur des arrivées en petit groupe. La dernière en date est le petit Tour de Lombardie espoir où je termine à la 3ème place, battu au sprint. J’ai surtout pu confirmer ma bonne récupération sur les courses à étapes. Je me suis surtout rendu compte que j’ai besoin d’enchainer les courses pour être plus compétitif. Malgré mon bon comportement sur les contres la montre, domaine que dont je ne travaille pas forcément, il est nécessaire que je l’intègre plus régulièrement dans mes entrainements. »
Fiche d’identité de Clément Champoussin :
Clément Champoussin
Date et lieu de Naissance : 29 mai 1998 à Nice
Vit à Chambéry
Cycliste au CCF (Chambéry Cyclisme Formation)
Etudiant en INSEEC Bachelor Marketing (CESNI sport étude)
Situation familiale : Célibataire
Taille : 1m80
Poids : 60 kilos
Palmarès :
2018, victoire au Grand Prix Hyper U Gueberschwihr, 2° à la Roue d’or, a la 4° étape du Kreiz Breizh Elites, de la 1° étape de la Boucle de l’Artois, du Grand Prix de Vence, 3° du petit tour de Lombardie, ke la 10ème étape du tour de l’Avenir, de la 3ème étape de la ronde de l’Isard et de l’Estivale Bretonne, du Trophée G. Binachin, ainsi que de nombreuses autres places d’honneur. 12° du Championnat du Monde Espoir.
En 2019, victoire sur la Transversale des As de l’Ain, 4° Annemasse-Bellegarde et retour.